@article{Κουρουπού_Μπαλτά_1992, title={Πηγές για την ιστορία των ανταλλάξιμων της Καππαδοκίας: Η ανάγκη συνολικής θεώρησης}, volume={9}, url={https://ejournals.epublishing.ekt.gr/index.php/deltiokms/article/view/2507}, DOI={10.12681/deltiokms.126}, abstractNote={<p>Tout d’abord, il nous faut préciser que les populations désignées par les<br />sources grecques comme «Antallaximoi», «à échanger», sont les habitants<br />Grecs orthodoxes de l’Asie Mineure centrale et méridionale. Ce sont eux qui,<br />restés loin des opérations querrières et des brutalités de la déroute d’Asie<br />Mineure, furent forcés à «l’émigration» en Grèce après la signature du Traité<br />de Lausanne. Il nous faut aussi préciser le contenu de sens que recouvre pour<br />nous le terme d’Echange: il s’agit des procedures de préparation de l’Exode des<br />populations d’Asie Mineure quittant leur terre ancestrale, et de leur arrivée<br />dans l’espace et dans les cadres sociaux de la nouvelle Patrie.<br />Quelle que soit la façon dont on voit la dernière page de l’histoire des Grecs<br />de l’intérieur de l’Asie Mineure, exode, déracinement, exil, déplacement ou,<br />selon le terme du Traité, émigration, une chose est sûre si l’on veut que cette<br />vision soit historique: elle présuppose et requiert donc une étude de ce qu’<br />étaient au juste les groupements humains, les villes et villages concernés, de<br />leur identité démographique, sociale, économique, culturelle.<br />La valeur informative des sources<br />I. Une source de provenance orale, celle rassemblée par les collaborateurs<br />du Centre d’Etudes d’Asie Mineure, concerne les 81 communautés cappadociennes<br />grecques. Une rubrique particulière rapporte les témoignages des réfugiés-<br />informateurs de chaque endroit sur l’Exode et sur leur installation en<br />Grèce. Peut-être avons-nous là la seule source qui puisse délivrer une représentation<br />d’ensemble du «réel» et produire l’histoire événementielle des modalités<br />de l’Exode et de l’installation des réfugiés, en l’appuyant sur des sources<br />«écrites» qui lui donnent une fiabilité. Ces témoignages oraux, mais aussi et<br />surtout les 130 manuscrits rédigés par des réfugiés de Cappadoce après 1922,<br />spontanément ou sur les instances des collaborateurs du Centre d’Etudes d’Asie<br />Mineure, sont précisément, du fait de leur charge émotionnelle, des indices<br />probants du climat psychologique dans lequel se fit l’installation des réfugiés d’<br />Asie Mineure en Grèce. Un décodage est nécessaire si l’on veut en faire un<br />instrument de recherche. Par exemple, la mythification existante, décelée,<br />donne la clef de sa démythification. Cette histoire orale transcrite peut fournir<br />un champ d’étude où l’on étudiera d’une part la production du mythe, l’usage<br />de symboles et d’idéologèmes, le déplacement de la mémoire sous la pression </p><p>de l’exprérience traumatique présente, et d’autre part où l’on comprendra les<br />raisons qui ont imposé d’adoption ou le rejet des stéréotypes et des schémas de<br />pensée au lieu de leur examen critique.<br />II. Une deuxième classe de sources à caractère «traditionnel», familière<br />quant aux modes d’accès qu’elle implique, mais pourtant inexploitée, est fournie<br />par le corps des livres de l’ex-Fonds des Populations Echangées et par les<br />archives, elles aussi récemment déposées aux Archives Générales de Grèce, de<br />la Commission d’Estimation du Ministère de l’Agriculture. S’agissant d’abord<br />des biens, on est moins intéressé par les valeurs que par la répartition dans la<br />population, par métier, par classe, par village, ainsi que par la nature des<br />sources des revenus et leur rapport avec les mouvements migratoires de la<br />Cappadoce vers Constantinople et les autres centres urbains de l’Asie Mineure.<br />La composition en règle générale agricole des biens des populations à échanger<br />peut être approchée grâce aux inventaires qui ont été effectués par les conseils<br />communautoires des villages avec des membres des sous-commissions de la<br />Commition mixte un peu avant l’Exode.<br />Le témoignage apporté par les archives de la Commission d’Estimation du<br />Ministère de l’Agriculture s’avère précieux, pour ce qui est de la population<br />bien sûr, mais surtout pour l’étude de l’économie cappadocienne. Les 45 livres<br />de procès-verbaux que nous avons repérés, rédigés entre août 1925 et juillet<br />1926 par des fonctionnaires du Ministère en collaboration avec les dirigeants<br />des communautés cappadociennes, transcrivent les déclarations des populations<br />à échanger concernant les biens abandonnés, et, à côté, le montant qui<br />leur est attribué en fin de procedure. Cette pratique a eu un avantage pour les<br />recherches ultérieures, car elle complète le témoignage des livres communautaires.<br />Ces deux corpus d’archives, s’ils échouent parfois à restituer l’image<br />d’ensemble de chaque village, convergent de manière positive vers un bilan<br />démographique et économique de la Cappadoce grecque orthodoxe. Ils recèlent<br />les éléments de preuve pour éclaircir les déclarations des réfugiés «La bas,<br />dans notre patrie, nous avions...»</p>}, journal={Δελτίο Κέντρου Μικρασιατικών Σπουδών}, author={Κουρουπού Ματούλα and Μπαλτά Ευαγγελία}, year={1992}, month={Ιανουαρίου}, pages={15–28} }