Μεταναστεύσεις Ελλήνων στον Καύκασο κατά τον 19ο αιώνα


Δημοσιευμένα: Ιαν 1, 1993
Άρτεμις Ξανθοπούλου-Κυριακού
Περίληψη

Les témoignages dont nous disposons concernant l’existence des grecs sur
la côte est du Pont-Euxin, même après l’invasion turque de la région, sont peu
nombreux. En revanche, ceux qui foisonnent à partir du XVIIIe siècle se
réfèrent à l’arrivée de mineurs grecs, surtout dans le royaume de Géorgie, et
provenant de l’arrière-pays du Pont (régions d’Argyropolis-Gümüschane et
d’Erzéroum -Théodosiopolis). Par ailleurs, ces informations concernant les
contacts entre les souverains de Géorgie et quelques centres monastiques de
l’hellénisme sous occupation turque, ou les visites de hauts dignitaires écclésiastiques
en Géorgie orientale, renforcent l’idée du maintien, aussi insignifiant
fût-il, d’un certain niveau de relations spirituelles mais aussi économiques.
Cependant, l’évolution politico-économique ultérieure des grecs du Pont et
leurs relations avec le Caucase a été directement influencée par deux facteurs
externes très importants et, d’une certaine façon, liés entre eux. Premièrement,
l’ouverture du Détroit des Dardanelles, d’abord pour le compte de la flotte
marchande russe (Traité de Kutchuk-Kainardji - 1774), et ensuite pour celui de
la flotte européenne (Traité d’Andrinople - 1829), par conséquent le prolongement
du commerce européen en Mer Noire. Deuxièmement, la conquête progressive
du Caucase par les Russes.
C’est grâce au Traité d’Andrinople, aux accords anglo-ottoman de 1838 et
anglo-perse de 1842 que fut réouverte pour le commerce occidental la route
commerciale historique des caravanes, qui unissait Trébizonde à Tabriz en
Perse, en passant par Erzéroum.
Ces régulations intervenues en même temps que débuta la période des
réformes ottomanes (Tanzimat - 1839), assuraient aux minorités religieuses de
l’Empire une relative securité et une plus grande liberté de mouvement. Elles
donnèrent la possibilité aux grecs, même uniquement en tant qu’intermédiaires
commerciaux, de développer une activité économique considérable, surtout à
partir de la deuxième moitié du XIXe siècle.
A l’inverse des villes côtières du Pont dont le développement était prometteur,
la région métallifère d’Argyropolis fut condamnée à un déclin économique
irrémédiable après la fermeture progressive de ses mines (fin XVIIIe) et 

l’exode d’une grande partie de sa population chrétienne, aussi bien vers d’autres
régions métallifères de toute l’Asie Mineure que vers le nord du Caucase.
Malgré tout, les installations grecques dans les provinces caucasiennes,
n’ont pas été d’une grande importance, du moins jusqu’au début du XIXe
siècle.
Dans cette étude, je tente de préciser les diverses raisons qui ont alimenté le
courant migratoire des Grecs vers le Caucase au cours du XIXe s., ainsi que les
facteurs qui ont contribué à sa résugence ou à son déclin. Je tente également de
dégager une image démographique des hameaux grecs dans la Transcaucasie
au début du XXe siècle.
Ceci dit sans occulter la bibliographie déjà existante, ma recherche provient
pour la plus grande partie de sources diplomatiques grecques, britanniques et
françaises, ainsi que de travaux russes et géorgiens, dont le contenu avait été
jusqu’ici inexploité. Les données ottomanes restant inaccessibles, j’ai essayé
jusqu’à un certain point de pallier ce manque à l’aide d’informations directes
que j’avais à ma disposition.
Les émigrations des grecs du Pont vers le Caucase pendant la période étudiée
sont liées:
1) au changement de régime dans la région, c’est-à-dire la prise progressive
du pouvoir par les russes,
2) aux tentatives systématiques des nouveaux dirigeants (depuis la fin de la
guerre de Crimée) pour sauvegarder leur nouvelle situation en essayant dans
un premier temps d’attirer des colons chrétiens (grecs et arméniens) provenant
des territoires ottomans voisins et, dans un deuxième temps, de refouler vers les
régions perses et ottomanes les populations musulmanes ennemies (Tatars de
Crimée, Circassiens, Abkhazes, Lazes...),
3) aux problèmes démographiques, économiques et sociaux provoqués
dans les régions frontalières du Pont par l’arrivée de centaines de milliers de
réfugiés musulmans miséreux.
C’est donc dans ces circonstances que l’on doit examiner l’exode de plus de
100.000 grecs du Pont vers le nord de la Russie, et surtout vers le Caucase à
partir du début du XIXe s. jusqu’en 1882. La saignée démographique à été
particulièrement sensible dans l’arrière-pays pontique, c’est-à-dire dans les régions
de Néocesarée, de Chaldie et d’Erzéroum, qui ont été privées d’une
grande partie de leur population productive. Est également important le nombre
de familles qui quittèrent les côtes ouest, les régions d’Ordou, de Samsun et
surtout de Raffra (célèbre pour ses agriculteurs spécialisés dans la culture du
tabac), et la région de Trébizonde.
Il est également important de rappeler les exodes légitimes des «Cryptochrétiens
» de Cromni, et des ouvriers spécialisés dans le bâtiment, provenant
des régions stériles et montagneuses du Pont oriental, en particulier de Santa.
Les exodes continuèrent à un rythme plus ralenti jusqu’au début du XXe
siècle. 

En raison, bien sûr, de ces émigrations internes continuelles sur le territoire
russe, les éxilés grecs contribuèrent à l’extension du caractère hellénique dans
presque toute la Transcaucasie et le Caucase, surtout sur les côtes est de la Mer
Noire, dans les cités et dans l’arrière-pays de Géorgie, d’Abkhazie et d’Arménie.
D’après le estimations les plus modérées, l’hellénisme du Caucase au début
du XXe siècle seulement, a dû dépasser les 150.000 personnes.
La Sublime Porte ne semble pas s’être inquiétée, du moins au début, des
tendances migratoires de la part de ses sujets chrétiens. Cependant, particulièrement
au niveau régional (le Pont), l’attitude des ottomans fut influencée par
les interventions dissuasives des représentants du monde occidental. Les
consuls britanniques, entre autres, observaient les efforts des russes visant à
consolider leurs positions dans le Caucase. Ils firent alors observer aux dirigeants
ottomans que «l’échange» de populations pourrait avoir des conséquences
négatives pour eux.
Le Consulat grec, qui avait commencé à fonctionner normalement à Trébizonde
à partir de 1849, n’avait pas de politique spécifiquement claire concernant
les émigrations grecques vers la Russie. Son attitude, comme le montrent
les rapports des consuls de l’époque, fut déterminée par les relations entre la
Grèce, la Russie et la Grande-Bretagne. Les vices-consuls grecs alignèrent tout
d’abord leur politique sur celle de leurs collègues russes afin d’encourager
l’émigration des grecs du Pont vers le Caucase. En revanche, après la guerre de
Crimée, ils doublèrent leurs efforts pour convaincre les émigrants qui suivaient
de rester dans leurs foyers patrimoniaux.
Les inquiétudes des diplomates grecs, partagées par les dirigeants des
communautés helléniques du Pont, sont lieés au climat général de peur qui
s’était emparé de la haute société grecque, en Grèce et dans l’Empire Ottoman.
En effet, la crainte d’un nouveau joug surgit lorsque les russes commencèrent
à mettre en avant leur indubitable volonté expansionniste à l’égard des
bulgares. Ces angoisses étaient également renforcées par l’évidente politique
d’assimilation qu’appliquait le régime tsariste envers les émigrants grecs. C’est
dans ce contexte que semble avoir mûri l’idée de l’établissement des grecs du
Pont en Grèce, surtout grâce aux perspectives d’avenir que permettait l’annexion
de la Thessalie à l’État grec (1880-1881).

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