Τα κατασχεμένα του Πούπλιου Μαρκίδη Πούλιου Ένα κλειδί για την ιχνηλασία του γαλλικού βιβλίου στα χρόνια της ωρίμανσης του νεοελληνικού Διαφωτισμού


Δημοσιευμένα: Jan 3, 2024
Λέξεις-κλειδιά:
Πούπλιος Μαρκίδης Πούλιος νεοελληνικός διαφωτισμός βιβλία κατασχεθέντα γαλλικά βιβλία Αλέξανδρος Υψηλάντης
Στέση Αθήνη
Περίληψη

Les livres confisqués de Pouplios Markidis Poulios. Une clé pour le trafic du livre français pendant les années de maturation des Lumières néo-helléniques


L’aventure de l’imprimeur Pouplios Markidis Poulios à Bucarest en 1797 est bien connue : le fond de livres en langue étrangère qu’il avait illégalement importé a été confisqué par le consulat autrichien à la suite des actions entreprises par le souverain de Valachie, Alexandre Ypsilanti. Grâce à la liste des titres de ces livres conservée dans les archives autrichiennes
(publiée par Hurmuzaki) et, surtout, grâce à la possibilité que nous avons d’accéder par Internet aux bibliographies, aux catalogues de bibliothèques et aux copies numérisées, il nous a été possible de reconstituer l’identité bibliographique de la quasi-totalité des æuvres confisquées. On constate que les livres français de l’Ancien Régime (traités philosophiques et/ou sur l’athéisme, ouvrages de politique et d’économie, satires anticléricales, chroniques scandaleuses, littérature érotique/pornographique, etc.) en constituent la plus grande partie. Il s’agit de «livres philosophiques» clandestins qui recensent l’inventaire de la mythologie de la décadence, du despotisme, de la corruption des mæurs, de l’hypocrisie sociale et de la transgression religieuse, tout en démasquant la spéculation et les scandales. Grâce à un réseau bien organisé ayant comme point de départ des imprimeries qui s’activaient hors des frontières françaises –la plus connue étant la Société Typographique de Neuchâtel– ils étaient distribués dans toute l’Europe. Une partie des livres confisqués de Poulios pourrait provenir du stock de Thomas Trattner, imprimeur notoire qui vendait des livres français clandestins à Vienne et des réimpressions pirates de ces livres sur le territoire des Habsbourg. Mais il se peut aussi que ces ouvrages soient des contrefaçons provenant de l’imprimerie de Poulios. À en juger par les traductions et les références repérées (Rétif de la Bretonne, Delisle de Sales, Mercier, D. Katartzis) il semble que le «monde souterrain» du livre philosophique français –dont une partie importante avait été interdite par la censure autrichienne– avait réussi à pénétrer les cercles non seulement de la diaspora grecque mais aussi des Principautés Danubiennes et ceci avant la «décennie cruciale des années 1790». L’interdiction de la circulation des livres en 1797 est liée à la conversion idéologique d’Ypsilanti et à son alignement sur la politique anti-française des Habsbourg. Les ouvrages confisqués de Poulios ouvrent un champ de recherche fructueux sur la contribution des livres clandestins français à la maturation des Lumières. Une liste des titres des livres confisqués est jointe en annexe.

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