Κοραϊκά παραλειπόμενα [Δ]


Emm. N. Franghiskos
Abstract

Du nouveau sur Coray [D]


Ι
Une biographie, une lecture erronée et la paternité de l’édition de la Doctrine Orthodoxe de Platon, métropolite de Moscou (1782)


Dans la biographie de l’ancien métropolite de Corinthe Makarios Notaras, composée en 1811 par Athanasios Parios, il est mentionné que le marchand chiοte de Smyrne Ioannis Mavrogordatos, parallèlement à la publication de Philocalie, oeuvre de Makarios, avait aussi publié en 1782 la Doctrine Orthodoxe, c’est-à-dire la traduction en grec du catéchisme chrétien de Platon, métropolite de Moscou, sans cependant que le biographe mentionne, bien qu’il le sût, le nom d’Adamance Coray, l’éditeur du livre. Les savants spécialistes de la vie et des oeuvres du hiérarche grec, outrepassant la structure syntaxique du texte de Parios, ont attribué à Makarios la paternité de l’édition. En fait, l’évêque était, avec N. Vachatoris (marchand de Smyrne et parent de Coray), un des financeurs de la publication, qui avait agi, semble-t-il, à Smyrne comme collecteur de fonds, auquel I. Mavrogordatos avait offert peut-être une part ou, encore plus, la totalité des frais d’impression. Après tout, c’est à ces deux premiers que Coray s’adressera depuis Montpellier l’année 1783 pour les prier de se concerter avec Breitkopf, l’imprimeur du livre à Leipsig, en vue d’une seconde édition de l’ouvrage.


II
Coray pour sοn implication dans le commerce


Il existe cinq principaux témoignages de Coray pour son implication dans le commerce, profession que, jeune homme soumis à la pression de son père marchand, il a été contraint d’exercer pendant six ans à Amsterdam (1771-1777) ; ces témoignages ont été enregistrés dans ses lettres, dans les pages de ses publications et dans son autobiographie. Il y parle tantôt de son aversion pour la vie commerciale qu’il a finalement accepté de suivre, espérant qu’il aurait parallèlement le temps d’acquérir l’éducation désirée ; tantôt de la dissipation des meilleures années de sa vie dans la profession commerciale ; tantôt des impasses psychologiques qu’il a connues dans l’exercice de ses fonctions alors qu’elles s’opposaient à sa passion de l’indépendance ; tantôt du manque de perspicacité de son père qui n’avait pas discerné qu’il n’avait même pas les qualifications les plus élémentaires pour exercer la profession commerciale. Ce témoignage est le dernier chronologiquement. Cependant, la question des erreurs des parents concernant le choix de profession pour leurs enfants avait déjà occupé Coray dès 1782, et il en traite dans les pages de la Doctrine Orthodoxe quelques années après son retour à Smyrne comme commerçant en faillite. Il a souligné dans une notice la grande misère provoquée par le mauvais choix de profession, et le fait que les parents se doivent d’être les premiers à observer les capacités et les compétences de leurs enfants. Ce cours de Coray, lequel a évidemment fait allusion à son cas individuel, est le plus ancien qui ait été enregistré dans la bibliographie grecque scientifique de Conseil et d’ Orientation professionnelle.


III
«La maladie mortelle qui combat sans interruption la Grèce». Interventions consultatives de Coray depuis Smyrne et Paris


Dans une autre notice de la Doctrine Orthodoxe Coray trouvera l’occasion de s’adresser à nouveau à ses compatriotes pour un phénomène dangereux très courant dans les régions du territoire ottoman : l’apparition et la propagation d’une épidémie de peste. Coray qualifie d’aventuriers et d’inconscients tous ceux qui visitaient tels lieux, mais il s’empressera aussi de proposer des règles sanitaires pour se prémunir contre l’épidémie. Les contrevenants à ces règles étaient qualifiés d’individus qui détestent leurs frères et de meurtriers, mais aussi responsables devant la justice divine après la mort. Plus tard Coray, d’abord habitant Montpellier et, à partir de 1788, Paris, médecin déjà engagé dans l’æuvre d’Hippocrate, fut informé par des connaissances et des amis de Smyrne ou par les journaux français de l’apparition de la peste et d’autres maladies infectieuses qui sévissaient là-bas. Habité d’une grande anxiété, il leur a conseillé plus de prudence et moins de bravoure face à l’épidémie. Il répéta les avertissements sur ce grave problème de santé dans les pages de ses publications alors qu’il était devenu un dirigeant intellectuel reconnu des Grecs asservis.
Ainsi, dans la publication des Vies Parallèles de Plutarque à deux reprises, en 1809 et 1814, il a rappelé d’abord que «la maladie mortelle qui combat sans interruption la Grèce» était un frein au progrès de l’éducation du peuple, expliquant en outre par des arguments rationnels et scientifiques la cause et le développement du phénomène. Le hiéromoine Athanasios Parios et ses partisans zélés, qui croyaient aux idées métaphysiques sur l’apparition et l’arrêt de l’épidémie en manipulant les gens pieux, étaient à nouveau dans sa ligne de mire. Peu de temps après, ce problème de santé chronique le concernera dans la deuxième édition du
traité d’Hippocrate Des Airs des Eaux et des Lieux (1816). Il s’adressait désormais aux jeunes Grecs qui étudiaient dans les facultés de médecine d’Europe. Les invitant à suivre les principes de l’éthique et de l’humanisme dans la pratique de la médecine, il cite l’exemple de la peste, l’assimilant à une guerre où ils devaient être à côté de leurs semblables souffrants en montrant un esprit d’abnégation et ne pas s’enfuir. «L’amour d’un homme pour la vie –il a conclu– même si elle devenait immortelle, n’est pas juste qu’il soit préféré à la vie de plusieurs hommes».

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