Η Émilie du Châtelet ανάμεσα στον ορθό λόγο και τον ευδαιμονισμό Ο Λόγος περί ευδαιμονίας
Abstract
Émilie du Châtelet entre la raison et la recherche du bonheur
Émilie du Châtelet (1706-1749) fut membre de l’Académie des sciences de l’Institut de Bologne (Accademia delle Scienze dell’Istituto di Bologna), l’une des premières Académies à accepter des femmes comme membres, fondée en 1711 par Luigi Ferdinando Marsili, en collaboration avec l’Université de Bologne.
Sa personnalité exubérante, son travail scientifique pionnier, de très nombreux témoignages mis en relief par l’étude de sa correspondance, sa relation tumultueuse avec Voltaire ainsi que ses rapports avec les savants de son temps, hommes et femmes, ont systématiquement préoccupé les chercheurs depuis sa mort, du 18e siècle à nos jours.
Contrairement à Voltaire, elle était adepte des idées de Leibniz et a contribué à la diffusion de son æuvre en France. Elle fut la première traductrice française des Principia Mathematica de Newton, traduction toujours en usage et valable, ainsi que l’auteure d’essais scientifiques, dont le plus important demeure son ouvrage Institutions de physique, qu’elle a rédigé pour initier son fils, âgé alors de treize ans, aux nouvelles théories de la physique et qui est mentionné à plusieurs reprises par Eugenios Voulgaris dans sa synthèse Ceux qui plaisent aux philosophes (Τα αρέσκοντα τοις φιλοσόφοις, 1805).
Venant maintenant à son fameux Discours sur le bonheur, qui demeura inédit du vivant de la marquise, il s’agit d’un texte qui, après sa mort prématurée, semble avoir circulé sous forme manuscrite. Sa première édition a été faite en 1779, incluse dans un Recueil philosophique et littéraire. Robert Mauzi dans son étude fondamentale sur l’idée du bonheur dans la littérature et la pensée française au XVIIIe siècle (Παρίσι, Armand Colin, 1960) l’a intégré dans les essais philosophiques des Lumières, tout en le distinguant par son style et certaines de ses composantes toutes particulières à travers un grand nombre d’essais traitant du bonheur. Mauzi a compris l’édition critique du Traité, comme Épimètre de sa thèse. De nos jours, surtout après 2006, Émilie du Châtelet constitua un vaste champ d’études et de recherches –des expositions ont été organisées, des conférences ont été consacrées à sa personnalité et à son travail scientifique, elle a inspiré des séries télévisées et des films, ainsi qu’un opéra.
Peut-être faut-il repositionner le genre même auquel appartient le Discours (ou Réflexions) sur le bonheur qui acrobate entre l’essai philosophique et le discours personnel, confessionnel et autobiographique.
Notre approche est divisée en trois parties: dans la première intitulée «Les caractéristiques du siècle», nous faisons le parcours des idées philosophiques de la première moitié du 18e siècle, en mettant l’accent sur la transition de l’éthique chrétienne vers l’empirisme et la prédominance des sens et des plaisirs. La seconde partie appelée «Une âme tendre et sensible et un tempérament sensuel» essaie d’esquisser le portrait psychologique, souvent contradictoire, de cette grande intellectuelle qui est en même temps une âme passionnée, profondément déçue au moment de l’écriture du Discours, ayant été rédigé juste à la suite du traumatisme de sa séparation avec Voltaire. La troisième partie «Les résonances philosophiques du siècle au Discours sur le bonheur» examine les influences multiples de la philosophie des Lumières dans le Discours. Quoiqu’il fût écrit d’une manière spontanée, d’un esprit et d’un style quelques fois désinvoltes et contradictoires, il prouve sa connaissance solide des théories philosophiques de la première moitié du 18e siècle, et celles du 17e, de concert avec sa bonne connaissance de la littérature classique.
Article Details
- Come citare
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Tabaki, A. (2024). Η Émilie du Châtelet ανάμεσα στον ορθό λόγο και τον ευδαιμονισμό: Ο Λόγος περί ευδαιμονίας. The Gleaner, (30), 287–324. https://doi.org/10.12681/er.36102
- Sezione
- Μελετήματα
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