La restauration de l’hellénisme et la decadence franque: la bataille de Kastoria (1259)


Φρειδερίκος Ροχόντζης
Abstract

En 1259 la concurrence et la rivalité qui couvait entre les deux héritiers orthodoxes de Byzance, le royaune de Nicée et le despotat Grec d’Epire, con­cernant le rétablissement de l’Empire byzantin, dans tous ses droits hérédi­taires et dans toute sa splendeur précédente, par la récupération de la ville latine de Constantinople, se développa à la collision decisive entre les deux souverains, dans la Macédoine occidentale, au nord de Kastoria.

Ce fut un heureux hasard pour les Grecs de Nicée et de Paléologue et une malchance pour les Francs d’Héllade, la participation des ces derniers à cette dispute, en contractant une alliance entre le despote Michel II et leur chef le renommé et tout puissant prince d’Achaïe Guillaume de Villehardouin, gendre du monarque. Un autre sécour remarquable fut encore rendu à Michel d’Epire (d’Arta) par son autre gendre, Mamfred Hohenstaüfen, roi des deux Siciles, qui lui envoya ses meilleurs cavaliers Allemands, tandis que lui-même ne s’y rendit pas. La bataille au bassin de Pélagonie, eut lieu selon toute pro­ babilité vers la fin d’août ou des premiers jours de septembre (1259), au point nommé Vorila Longos (Longou), qui correspond à peu près actuel­ lement au village Lofi (Αόφοι), dans la plaine de Fiorina. Mais au dernier moment la veille de la bataille, le despote avec tout son armée se retire, pour des raisons plus ou moins précises. Les Francs malgré les conditions défavo­ rables restent sur place et se décident à se battre, mûs par leur esprit cheva­leresque, leur bravoure et leur amour propre. Ce sont les troupes du Sébastocrator Jean, frère du roi de Nicée Michel VIII Paléologue, qui emportent la victoire. La défaite des Francs fut complète. La plupart des chefs (des barons) et le prince lui-même se rendirent à leurs ennemis.

La bataille de Kastoria en Pélagonie, est un fait politique d’une impor­ tance considérable, à cause des conséquences imprévisibles pour le monde Européen : désormais non seuleument la voie est libre pour la reprise de Con­ stantinople— qui a eu lieu à 1261 par Michel Paléologue — mais en plus, elle a permis la réinstallation de Byzance en Morée.

Après trois ans de prison, pour obtenir sa liberté le fier Villehardouin, fut forcé de s’entendre avec l’empereur et de lui rendre les forteresses de Lacédemonie et de Tsakonia (Mistra, Monembasie, Le Magne, et Géraki).

Si le résultat du combat fut une victoire des Francs, peut-être l’aspect au point de vue social, politique et financier d’Europe d’aujourd’hui serait tout different. C’est une date remarquable, un grand événement dans l’hi­ stoire de Byzance, parce que dès ce moment-là, que commence la chute de la domination franque de Péloponnèse, mais aussi en général des Latins dans la Grèce proprement dite. En même temps, un horizon nouveau s’ouvre par la création du despotat de la Morée, qui devient enfin le noyau du nouvel esprit et du rayonnement helléniques, transformés en «Idée» qui se répandra dans le monde entier.

Cette pensée, qui jaillit du Mistra Byzantin, se développe libre, aux mo­ dèles de l’ancienne Grèce—du moment que dès l’époque de la dynastie des An­ges, vers le 12ème siècle on remarque un retour aux valeurs traditionnelles grecques—a crée un aspect de renaissance qui deviendra l’etincelle se propa­geant dans tout l’Occident: dépassant les limites de Byzance, elle appose son sceau sur toutes les manifestations intellectuelles en déhors du pays, conciliant sa glorieuse marche moyenâgeuse avec l’esprit classique grec.

L’occident avancera en profitant de cette offre, vers la création d’une civilisation renouvellée sous une forme plus moderne qui se développe jusqu’ à nos jours. Le nouvel hellénisme se met en marche lui-aussi, sous des nou­ velles formes, pressé par le conquérant Turc, et avance par des chemins pé­ nibles, trébuchant, fidèle à la Tradition, pour se dresser comme un seul homme à l’appel révolutionnaire de 1821.

Nous pouvons ajouter que ce n’est pas par hasard, mais peut-être c’est un symbole, que le nouvement insurrectionnel grec, a eu lieu dans ces terres de la Morée, en 1821. 

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