Πηγές για την ιστορία των ανταλλάξιμων της Καππαδοκίας: Η ανάγκη συνολικής θεώρησης


Δημοσιευμένα: Jan 1, 1992
Ματούλα Κουρουπού
Ευαγγελία Μπαλτά
Περίληψη

Tout d’abord, il nous faut préciser que les populations désignées par les
sources grecques comme «Antallaximoi», «à échanger», sont les habitants
Grecs orthodoxes de l’Asie Mineure centrale et méridionale. Ce sont eux qui,
restés loin des opérations querrières et des brutalités de la déroute d’Asie
Mineure, furent forcés à «l’émigration» en Grèce après la signature du Traité
de Lausanne. Il nous faut aussi préciser le contenu de sens que recouvre pour
nous le terme d’Echange: il s’agit des procedures de préparation de l’Exode des
populations d’Asie Mineure quittant leur terre ancestrale, et de leur arrivée
dans l’espace et dans les cadres sociaux de la nouvelle Patrie.
Quelle que soit la façon dont on voit la dernière page de l’histoire des Grecs
de l’intérieur de l’Asie Mineure, exode, déracinement, exil, déplacement ou,
selon le terme du Traité, émigration, une chose est sûre si l’on veut que cette
vision soit historique: elle présuppose et requiert donc une étude de ce qu’
étaient au juste les groupements humains, les villes et villages concernés, de
leur identité démographique, sociale, économique, culturelle.
La valeur informative des sources
I. Une source de provenance orale, celle rassemblée par les collaborateurs
du Centre d’Etudes d’Asie Mineure, concerne les 81 communautés cappadociennes
grecques. Une rubrique particulière rapporte les témoignages des réfugiés-
informateurs de chaque endroit sur l’Exode et sur leur installation en
Grèce. Peut-être avons-nous là la seule source qui puisse délivrer une représentation
d’ensemble du «réel» et produire l’histoire événementielle des modalités
de l’Exode et de l’installation des réfugiés, en l’appuyant sur des sources
«écrites» qui lui donnent une fiabilité. Ces témoignages oraux, mais aussi et
surtout les 130 manuscrits rédigés par des réfugiés de Cappadoce après 1922,
spontanément ou sur les instances des collaborateurs du Centre d’Etudes d’Asie
Mineure, sont précisément, du fait de leur charge émotionnelle, des indices
probants du climat psychologique dans lequel se fit l’installation des réfugiés d’
Asie Mineure en Grèce. Un décodage est nécessaire si l’on veut en faire un
instrument de recherche. Par exemple, la mythification existante, décelée,
donne la clef de sa démythification. Cette histoire orale transcrite peut fournir
un champ d’étude où l’on étudiera d’une part la production du mythe, l’usage
de symboles et d’idéologèmes, le déplacement de la mémoire sous la pression 

de l’exprérience traumatique présente, et d’autre part où l’on comprendra les
raisons qui ont imposé d’adoption ou le rejet des stéréotypes et des schémas de
pensée au lieu de leur examen critique.
II. Une deuxième classe de sources à caractère «traditionnel», familière
quant aux modes d’accès qu’elle implique, mais pourtant inexploitée, est fournie
par le corps des livres de l’ex-Fonds des Populations Echangées et par les
archives, elles aussi récemment déposées aux Archives Générales de Grèce, de
la Commission d’Estimation du Ministère de l’Agriculture. S’agissant d’abord
des biens, on est moins intéressé par les valeurs que par la répartition dans la
population, par métier, par classe, par village, ainsi que par la nature des
sources des revenus et leur rapport avec les mouvements migratoires de la
Cappadoce vers Constantinople et les autres centres urbains de l’Asie Mineure.
La composition en règle générale agricole des biens des populations à échanger
peut être approchée grâce aux inventaires qui ont été effectués par les conseils
communautoires des villages avec des membres des sous-commissions de la
Commition mixte un peu avant l’Exode.
Le témoignage apporté par les archives de la Commission d’Estimation du
Ministère de l’Agriculture s’avère précieux, pour ce qui est de la population
bien sûr, mais surtout pour l’étude de l’économie cappadocienne. Les 45 livres
de procès-verbaux que nous avons repérés, rédigés entre août 1925 et juillet
1926 par des fonctionnaires du Ministère en collaboration avec les dirigeants
des communautés cappadociennes, transcrivent les déclarations des populations
à échanger concernant les biens abandonnés, et, à côté, le montant qui
leur est attribué en fin de procedure. Cette pratique a eu un avantage pour les
recherches ultérieures, car elle complète le témoignage des livres communautaires.
Ces deux corpus d’archives, s’ils échouent parfois à restituer l’image
d’ensemble de chaque village, convergent de manière positive vers un bilan
démographique et économique de la Cappadoce grecque orthodoxe. Ils recèlent
les éléments de preuve pour éclaircir les déclarations des réfugiés «La bas,
dans notre patrie, nous avions...»

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