Απόπειρα προσέγγισης μιας ιστορικής τομής: Πόλεμος και Κατοχή στα μηχανουργεία του Πειραιά

Abstract

Milieux clos, rassemblant intra muros une population par excellence masculine, les usines de constructions mécaniques de la ville-port du Pirée constituent autant de cas d’étude sur les bouleversements économiques et les conflits sociaux de la période de la Seconde Guerre mondiale. Porteuses d’un savoir-faire profitable par temps de paix mais surtout indispensable par temps de guerre, ces entreprises furent réquisitionnées à tour de rôle par les armées grecque, italienne, puis allemande visant à assurer les réparations des leurs marines de guerre.
L’article ici présent tente de reconstituer les grandes lignes de l’histoire de tout un secteur industriel attribué d’un nouveau rôle d’importance stratégique, d’un rôle de pointe. A l’appui de sources inédites, notre étude retrace les événements qui eurent lieu au sein de deux entreprises différentes, événements se succédant dans le temps et permettant la reconstitution d’un historique complet de la période de guerre. Ainsi, dans un premier lieu, l’étude du cas du constructeur mécanique Couppas permet d’appréhender les enjeux que représentait la nouvelle conjoncture militaire pour les entrepreneurs, esquissant un patronat partagé entre la volonté de poursuivre les affaires et le refus de collaborer avec les forces d’occupation. Très différente, l’histoire de la métallurgie Stavrianos met sur scène l’extrême difficulté des conditions de vie d’une population ouvrière partagée, elle, entre soumission et résistance. L’usine Stavrianos devenue l’un des foyers de l’organisation de résistants EAM, bon nombre de ses ouvriers furent arrêtés par les Nazis, dont quatre exécutés en août 1943.
A la fin de la guerre, des tribunaux dits « de dénonciateurs » furent mis en place dans le but de rendre justice aux victimes des Nazis et de leurs collaborateurs. Le dossier de l’affaire Stavrianos, évoquant la complexité d’un tour de force impliquant grand nombre d’acteurs aux rôles souvent sombres, témoigne avant tout de l’incapacité du nouveau pouvoir en place à régler des conflits sociaux qui étaient en outre, à l’aube de la guerre civile, toujours en vigueur.