L’œuvre romanesque de Vassilis Alexakis aujourd’hui : comment assurer sa pérennité ?

Abstract

Vassilis Alexakis nous a quittés le 11 janvier 2021. Il avait publié son dernier roman La Clarinette en 2015, mais son état de santé ne lui a pas permis de terminer sa dernière œuvre restée inédite. Trois ans après sa disparition, Alexakis semble un peu oublié, ou du moins les médias sont silencieux notamment en France. Qu’en est-t-il exactement ? Reconnu dans son pays natal et son pays d’accueil, la réception de l’écrivain interroge en raison de ses tourments identitaires et de ses hésitations dans son rapport aux langues. Dans le cadre de cette étude, nous aborderons la réception d’Alexakis en France mais aussi en Grèce dans une moindre mesure, faute d’avoir accès à tout l’appareil critique dans ce pays. Les principales instances de légitimation seront ainsi sollicitées : le public qui achète et lit les romans, la presse et les journalistes, la critique universitaire et les académies. Si les lectorats grecs et français sont un peu différents, les romans d’Alexakis sont lus et ont reçu des prix prestigieux dans les deux pays. L’œuvre a certes trouvé une place dans le paysage littéraire, mais sans communication régulière, comment continuer à exister aujourd’hui aux yeux du public ? Du côté de la critique universitaire, la situation est sensiblement différente car les travaux sur Alexakis se poursuivent depuis la disparition du romancier et bénéficient d’une bonne collaboration entre les universités des deux pays. Après les recherches initiées par l’université de Thessalonique, d’autres institutions ont pris le relai, en Grèce et en France, mais aussi aux Etats-Unis. Dès le début des années 2010, des équipes issues de plusieurs nationalités se sont formées sous l’impulsion de l’université de Picardie en liaison avec celle d’Athènes. Enfin, l’année 2024 devrait voir la publication de nouvelles études dans les deux pays, mais ces initiatives seront-elles suffisantes pour assurer la pérennité de l’œuvre d’Alexakis ? C’est en tout cas le défi que la recherche doit relever pour que l’œuvre continue à vivre.