Le narrateur alexakien face à l’ailleurs : l’Afrique et l’Australie dans les romans de Vassilis Alexakis


Published: Jan 13, 2025
Marianne Bessy
Abstract

À plusieurs reprises, Vassilis Alexakis a mis en scène dans ses romans des narrateurs en mal d’aventures qui prennent la décision délibérée de se frotter à l’ailleurs et de vivre des expériences dépaysantes. Dans cet article, nous nous pencherons sur deux romans, Le Cœur de Marguerite (1999) et Les Mots étrangers (2002)afin de comparer comment l’auteur a abordé et utilisé deux espaces géographiques souvent sujets aux fantasmes occidentaux, l’Australie et l’Afrique, dans sa prose. Ces deux œuvres peuvent être examinées en parallèle car toutes deux ont un narrateur qui s’envole vers une destination lointaine qu’il ne connaît pas dans un but qui ne relève pas simplement du voyage touristique. Ces deux romans ont aussi l’avantage d’avoir été publiés l’un après l’autre et à trois ans d’écart vers le début du millénaire ce qui permet de comparer deux représentations de l’ailleurs à un moment précis de l’œuvre alexakienne. Notre but ultime est d’examiner la tension qui existe chez ces deux narrateurs entre une volonté affichée de se poser en défenseur des identités minoritaires et une tendance à renforcer des schémas de dominance préexistants dans leur approche à l’ailleurs. Pour ce faire, nous élucidons d’abord les raisons de cette concentration d’espaces tiers— ni grecs ni français— dans l’œuvre alexakienne à cette époque tout en illustrant pourquoi Le Cœur de Marguerite et Les Mots étrangers se prêtent particulièrement bien au sujet de cette étude. Après une mise au point théorique axée sur la représentation de l’Autre et les rapports de force mis en présence dans la littérature de voyage, nous nous penchons sur une analyse de la tension qui existe entre les élans néo-humanistes de l’auteur et certains schémas représentatifs problématiques présents dans ces deux œuvres.

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