La désillusion européenne de deux écrivains francophones : M. Kundera et V. Alexakis
Abstract
Bien qu’il s’agisse de deux écrivains de style et de culture différentes, nous porterons notre effort, à discerner, à part leurs ressemblances biographiques, à leur vision commune pour l’idéal européen. Et cela, parce que les deux romanciers, nourris de l’humanisme classique, en particulier tel qu’il a été répandu et exprimé par l’esprit français dès l’Âge des lumières, ils ont cru à l’idée idéaliste démocratique de l’Europe. Pour cette raison ils ont trouvé refuge idéologique en France, ils ont choisi d’écrire en français, ils ont suivi de Paris, sans la moindre intervention, l’évolution de la situation sociale de leurs pays, ils ont, en un mot, tout fait pour orienter leur public - national, francophone et européen- vers le respect des droits de l’homme, vers un progrès social au-dessus des vues libérales bourgeoises d’une Europe hésitante entre le capitalisme libéral américain et le socialisme soviétique, condamnant toute forme de totalitarisme. Si Milan Kundera a connu la dictature du prolétariat, Vassilis Alexakis a vécu la dictature des Colonels ; tous les deux ont été épris entre leur imaginaire et la cruelle réalité de leurs pays, de leurs situations, présentant bien sûr de grandes différences, aussi bien au choix des sujets de leurs œuvres qu’à leurs styles. Mais les deux romanciers ont toujours visé au même objectif : l’humanisme et l’art du roman pour faire émerger, non pas des positions socio-politiques, mais de souligner que leurs pays respectifs étaient avant tout européens malgré les graves défauts de leurs institutions. Tous les deux prétendaient être des écrivains descendant de Cervantes, essayant d’exprimer leur pensée via l’ironie, le sarcasme et l’anecdote, moyens utilisés à volonté par ces deux auteurs. Sont-ils parvenus à réaliser leurs buts ? Kundera, ayant déçu l’Europe de ne pas devenir un écrivain anti-communiste, s’est plu à rester l’intellectuel muet qui entre autres a souligné les « erreurs » ou les « culpabilités » européennes, convaincu que les pays de la périphérie européenne peuvent apporter un élan à la vieille Europe, tandis qu’Alexakis, refusant d’utiliser le richissime patrimoine de ses origines, mit l’accent de présenter son pays en marche vers son « rêve européen » et d’apporter une critique sur les vieilles pratiques nationales et européennes qui freinaient l’accomplissement de l’Europe. À coup sûr, ils s’opposaient au fanatisme aussi bien religieux qu’idéologique, y compris à l’intégrité politique de plusieurs décisions de l’U.E.
Article Details
- How to Cite
-
FRERIS, G. (2025). La désillusion européenne de deux écrivains francophones : M. Kundera et V. Alexakis. Comparison, (33), 75–88. Retrieved from https://ejournals.epublishing.ekt.gr/index.php/sygkrisi/article/view/39106
- Issue
- No. 33 (2024)
- Section
- Articles
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